Lorsqu’il s’agit de transmettre un bien immobilier, la question du partage entre usufruit et nue-propriété est essentielle. Le barème fiscal de l’usufruit offre une méthode claire pour calculer cette répartition, en prenant comme critère principal l’âge de l’usufruitier. Cet article vous guide à travers le fameux tableau de répartition prévu par l’article 669 du Code général des impôts, et explique son impact sur le calcul des droits lors d’une donation ou d’une succession.
Principe de répartition entre usufruit et nue-propriété
Lors d’un démembrement de propriété, il convient de distinguer l’usufruit de la nue-propriété. L’usufruitier bénéficie du droit d’utiliser le bien et d’en percevoir les revenus, tandis que le nu-propriétaire détient la propriété sans en avoir l’usage immédiat. La valeur de l’usufruit dépend donc directement de l’âge de l’usufruitier et de son espérance de vie théorique.
Plus l’usufruitier est jeune, plus la valeur de l’usufruit est élevée dans le calcul des droits. À l’inverse, à mesure que l’âge avance, la nue-propriété prend une part croissante dans la répartition. Ce mécanisme a une incidence directe sur la fiscalité appliquée lors d’une donation ou d’une succession.
Comment fonctionne le barème fiscal de l’usufruit ?
Le barème fiscal de l’usufruit repose sur un tableau officiel qui attribue, selon des tranches d’âge, un pourcentage précis à appliquer à la valeur vénale du bien. Ce dispositif, défini par l’article 669 du Code général des impôts, garantit une répartition équitable entre usufruit et nue-propriété dans toutes les situations familiales et patrimoniales.
Ce tableau concerne aussi bien l’usufruit viager, courant en cas de succession, que l’usufruit temporaire, utilisé dans certaines transmissions à durée déterminée. Le calcul est simple : il suffit de multiplier la valeur vénale du bien par le pourcentage correspondant à l’âge de l’usufruitier selon le barème fiscal. Pour ceux qui souhaitent approfondir la méthode applicable lorsque deux bénéficiaires sont concernés, découvrez un exemple de calcul d’usufruit sur deux têtes et apprenez comment la valeur se répartit en fonction de chaque situation spécifique.
Les grandes étapes du calcul des droits
Pour appliquer correctement le tableau de répartition, il faut suivre plusieurs étapes. D’abord, il est nécessaire d’évaluer précisément la valeur vénale du bien au moment du calcul, car c’est sur cette base que s’appliquent les pourcentages. Ensuite, il s’agit d’identifier la tranche d’âge du barème fiscal de l’usufruit correspondant à l’âge de l’usufruitier.
Une fois ce taux déterminé, il suffit de multiplier la valeur estimée par le pourcentage pour obtenir la valeur de l’usufruit. La nue-propriété représente alors le solde, soit la différence avec la valeur totale du bien, permettant ainsi un partage clair lors d’une donation ou d’une succession. Il existe également des impacts fiscaux considérables dès que des sommes importantes entrent en jeu, qu’il s’agisse d’un patrimoine ou d’un gain exceptionnel : il peut être utile de comprendre ce que l’État prélève sur un million d’euros, pour mieux évaluer l’incidence réelle lors de transferts financiers majeurs.
Exemple simplifié d’application du barème
Prenons un exemple concret : pour un bien estimé à 400 000 euros, si l’usufruitier a entre 71 et 80 ans, le barème fiscal indique un taux de 30 %. La valeur de l’usufruit s’élève alors à 120 000 euros (400 000 x 30 %), la nue-propriété correspondant aux 70 % restants.
Cet exemple montre comment le calcul des droits lors d’une donation ou d’une succession varie fortement selon l’âge de l’usufruitier. Le coût fiscal dépend ainsi directement de ce paramètre essentiel.
À quoi ressemble le tableau de répartition selon l’âge ?
Le tableau défini par l’article 669 du Code général des impôts classe les âges en grandes catégories, chacune avec un taux spécifique pour la valeur de l’usufruit. Plus l’âge de l’usufruitier est avancé, plus ce taux diminue, au bénéfice du nu-propriétaire.
Voici un aperçu simplifié du barème fiscal de l’usufruit, utilisé dans toutes les opérations de donation et de succession :
- Moins de 21 ans : usufruit = 90 % de la valeur vénale du bien
- De 21 à 30 ans : usufruit = 80 %
- De 31 à 40 ans : usufruit = 70 %
- De 41 à 50 ans : usufruit = 60 %
- De 51 à 60 ans : usufruit = 50 %
- De 61 à 70 ans : usufruit = 40 %
- De 71 à 80 ans : usufruit = 30 %
- De 81 à 90 ans : usufruit = 20 %
- Au-delà de 91 ans : usufruit = 10 %
À chaque étape, la division entre usufruit et nue-propriété s’ajuste à l’espérance de vie théorique de l’usufruitier, ce qui impacte directement la fiscalité applicable lors de la transmission du bien.
Usages concrets du tableau dans les opérations patrimoniales
L’utilisation du tableau de répartition ne se limite pas à la stratégie successorale. Il intervient dans de nombreuses opérations où il est indispensable de déterminer précisément la part d’usufruit et de nue-propriété.
Dans le cadre de donations-partages entre générations, les familles s’appuient sur ces taux officiels pour organiser la transmission, tout en bénéficiant d’une fiscalité adaptée à leur situation patrimoniale. Le recours au barème fiscal de l’usufruit favorise une répartition juste et transparente.
Impact lors des donations
Lorsque le donateur conserve l’usufruit viager et transmet la nue-propriété du bien, c’est précisément la valeur extraite du barème fiscal qui détermine l’assiette sur laquelle sont calculés les droits de donation. Cette pratique permet d’organiser la transmission tout en modulant la charge fiscale supportée par les héritiers.
Cette stratégie patrimoniale permet souvent aux familles de limiter la pression fiscale, notamment grâce aux abattements spécifiques, tout en assurant une transmission progressive du capital aux générations suivantes.
Gestion des successions et échanges familiaux
Lors d’une succession, le notaire se réfère au tableau de répartition pour déterminer la part taxable revenant à chaque héritier. Ceux qui reçoivent la nue-propriété ne seront imposés que sur cette fraction, tandis que la part représentant l’usufruit reste hors assiette taxable jusqu’au décès de l’usufruitier. Cela favorise la clarté dans le partage et anticipe les évolutions futures du patrimoine familial.
L’administration fiscale veille au respect de ce mode de calcul, car il peut permettre certaines optimisations, notamment en anticipant le devenir du droit de propriété selon l’âge de l’usufruitier et la configuration familiale.
Les erreurs fréquentes à éviter pendant le calcul des droits

L’un des écueils classiques reste la sous-évaluation de la valeur vénale du bien. Cette erreur fausse tout le calcul des droits et peut mener à un redressement fiscal. Il est donc conseillé d’évaluer le bien avec précision, idéalement grâce à un expert, afin d’éviter toute contestation ou majoration ultérieure.
Autre point de vigilance : bien vérifier dans quelle tranche d’âge se situe l’usufruitier au jour de l’opération. Un simple changement de date anniversaire peut faire évoluer le taux appliqué, modifiant ainsi l’assiette fiscale retenue par l’administration pour le calcul des droits sur une donation ou une succession.







